Lac Verney - Mont Laityre (La Thuile)

En cet été 2014, pas facile de trouver un temps stable qui dure la journée... En ce 30 juillet 2014, pas d'exception: temps totalement bouché sur la Rosière. Alors une idée m'est venue: passer le col, et se rendre du côté de la Thuile en espérant que le temps y soit plus clément. Voeu à demi-exaucé: dès le col du Petit Saint Bernard passé en voiture, un magnifique soleil nous attendait (impressionnant de voir les nuages bloqués du côté français). Malheureusment, ce si beau soleil s'est bien caché en cours d'ascension du peu connu Mont Laityre, sorte de promontoire du Mont Ouille dont le sommet est plus élevé. Du coup, le panorama en haut a été plus que limité, puisque les nuages nous ont cernés, et même une averse de pluie à la descente. Il n'en reste pas moins que le temps sera resté plus clément qu'en France, puisque là-bas la Toussaint aura régné en maître toute la journée.

Mais parlons de l'ascension: pour gagner le Mont Laytire, il faut se garer sur le parking du lac Verney. et emprunter le chemin 14 (également pratiqué par des VTT) en direction des Barmettes situées plus bas, à la sortie du vallon du Breuil. Inutile de préciser que le début de la randonnée se fait en descente: il faudra donc remonter à la fin le soir! Il faut en effet traverser le doire situé plus bas, et qui provient du Mont Miravidi et de la Pointe des Ouillons entre autre.: on rejoint en fait le TMB aux alentours du pont situé à 1945m sur la carte italienne (descente de 150m de dénivelé environ).

Le départ: le lac Verney et Lancebranlette dans la brumasse:


Le vallon du Breuil en contrebas. On reconnais aussi le Mont Ouille et son "champignon sommital". Le Mont Laityre est juste à droite, plus bas et intégralement en herbe, dans les nuages! On devine un bout de Mont Berrio Blanc à droite (vue prise en direction du Massif du Mont Blanc).


Un peu plus bas, vue du même vallon mais direction la Thuile cette fois-ci (de gauche à droite, dans l'extrême fond: Testa di Serena, Testa dei Fra (que je ne connais pas), Colle della Croce, Monte Colmet, puis plus proche les pistes de ski de la Thuile, et les contreforts du Mont Chaz Duraz).


Encore le vallon du Breuil, un peu plus bas, mais en direction du col du Breuil cette fois-ci: on peut apercevoir une jolie cascade, malheureusement elle passe beaucoup moins bien en photographie.


Une fois le torrent franchi, nous empruntons la route qui remonte sur l'autre versant en direction de Plan Veyle (nous quittons donc le TMB,  emprunté sur quelques mètres). Cependant, comme la route fait un grand lacet, nous coupons à travers les alpages pour gagner de précieux mètres (en revanche, nous sommes restés sur la route au retour pour varier un peu). Le rouleau de nuages côté français est impressionnant (ici le lac Verney et le Col du Petit Saint Bernard en face).


A contrejour certes, mais on devine de gauche à droite: Monte Colmet, Monte Lusse, Testa del Paramont, Monte Paramont, Becca Bianca et Pointe Chenal.


Arrivé à Plan Veyle, nous empruntons le chemin 10B (très vaguement indiqué...). En fait, nous étions déjà dessus! On change totalement de direction, puisque l'on revient quasiment en arrière, tout en débutant la réelle ascension. La difficulté a résidé dans le fait qu'il n'y avait pas un, mais des chemins parallèles... empruntés par des vaches bien entendu.

Mais bon, grâce au GPS et à la carte papier (et aux quelques indications tracées à la peinture sur le sol), nous avons réussi à progresser correctement, sans nous tromper jusqu'alors, changeant même de direction lorsqu'il le fallait. Pour vous donner une idée de la multitude de traces, voici une photographie avec le Mont Laityre en point de mire (dans les nuages).


Le point positif de la randonnée était quand même que personne ne montait là-haut: nous n'étions donc guère dérangés! Nous avons donc pu voir plusieurs marmottes (et même un renard juste à côté de nous plus haut).

Voici ma meilleure vue du glacier duRuitor, étant donné qu'après il a disparu dans les nuages. On trouve, de gauche à droite: Testa del Paramont, Monte Paramont, Becca Bianca, Pointe Chenal, Flambeau, Doravidi, Monte Chateau Blanc, un bout des Vedettes, de la Testa del Rutor et du Grand Assaly.


Même vue, mais plus large et plus haut, avec la Thuile en bas, et un cadre qui s'ouvre du Monte Colmet au Grand Assaly cette fois nettement plus visible. A ce moment le temps est franchement devenu plus sombre.


Arrivés sur une sorte de plateau (là où les traces divergent sur mon plan, juste sous le Mont Laityre"), là galère a commencé pour nous... Mon GPS est devenu inutilisable puisque nous sommes sortis de la carte française (alors se guider sur un fond uniforme gris, cela n'a pas grande utilité), et bien qu'avec les cartes française et italienne en main, difficile de s'y retrouver: le chemin tracé n'est pas au même endroit sur les deux cartes. Comme nous nous trouvions en Italie, j'ai opté logiquement pour la carte italienne. Au jugé, nous avons avancé, guidé par la carte et le GPS pour la direction générale. Un ruisseau à sec pentu à remonter, de vagues cairns qui apparaissent, un court défilé traversé dans un brouillard digne d'une fin novembre, donnant une ambiance fantomatique... Mais nous sommes sur le bon chemin, c'est l'essentiel!

Défilé aux alentours de 2550m, et névé plus ou moins glacé à traverser.




Arrivé au névé, on repère de nouveaux cairns plus ou moins marqués, qui nous conduiront au sommet, la montée finale s'effectuant tranquillement dans l'herbe (sous le regard surpris d'un renard, qui ne doit pas passer grand monde par ici). Et là, superbe vue... sur les nuages! Alors, tant bien que vaille, j'essaye de prendre des photos entre deux nuages. Pas toujours facile.

Le Mont Ouille émerge des nuages. Peut-être est-il possible de l'atteindre par ici. Nous n'irons pas vérifier.


Là, c'est devant nous: une sorte d'excroissance rocheuse du Mont Laityre. Ce sont des calcaires cristallins datés du Lias (ils appartiennent à l'unité valaisanne). Le Mont Laityre représente en fait une sorte de lambeau. A noter que la totalité de l'ascension du Mont Laytire, sauf le sommet appartient à l'unité subbriançonnaise du Petit Saint Bernard (on a traversé depuis le lac Verney uniquement des calcschistes du Lias moyen contenant des fossiles de Belemnites).


Là, on voit mieux le Mont Ouille.


Des sommets embrumés partout... Ceux là surmontent le vallon du Breuil. Je pense que l'axe de prise de vue va du Sommet des Rousses au Miravidi de gauche à droite, en passant par les Aiguilles de l'Ermite et l'Aiguille des Veis, mais c'est difficile à reconnaître vu le plafond nuageux.


Un peu plus à gauche, avec probablement Lancebranlette dans les nuages à gauche:


Parfois ils disparaissent totalement:


Une parcelle d'Italie:


Et un chouia de Ruitor (en même temps je peux présenter n'importe quoi). Je crois que ce moment a été le pire de la journée, puisqu'en redescendant le temps a fini par revenir au beau.

Après que nous soyons sustentés, nous repartons pour redescendre. J'avais vu sur une carte des sentiers disponible sur le site de la Thuile que nous pouvions revenir par un autre chemin vers le vallon des Chavannes, afin de regagner la route au niveau d'un lacet plus vers l'aval du col, à 1810m (vers Crétaz). Pour cela, nous repartons par le même chemin jusqu'au plateau où nous nous sommes perdus auparavant. Puis, au lieu d'aller à droite, nous partons à gauche. Et là je me dis "génial, il y a des traces!". Ces dernières correspondaient pile poil au chemin 10A indiqué sur la carte italienne (nous sommes toujours sans GPS sur fond de carte italienne). Seul problème, les traces s'interrompent assez rapidement, et on en retrouve même partout. Nous errons alors un peu au hasard, à la recherche de l'hypothétique chemin. Autant vous dire qu'on ne le trouvera pas! Nous tombons systématiquement sur des blocs rocheux abrupts, qui nous obligent à modifier sans cesse notre trajectoire (d'où le "8" sur la carte Google Earth). Je ne perds cependant pas espoir de trouver ce chemin par Google Earth, chez moi, en zoomant davantage.
Comble de malchance, il se met à pleuvoir. Conséquence immédiate, nous faisons demi-tour... et nous nous perdons. Le GPS, bien que sans fond topographique, nous remet dans le bon chemin (ouf!). Mais que de temps perdu, et nous sommes trempés. Heureusement, nous retrouvons le plateau, et l'averse cesse... Et bientôt le soleil revient.

Le plateau retrouvé, avec les hameaux de la Tuile en fond de vallée: les sommets les plus lointains dont dans l'axe du Liskam, puis sur la droite on a la Becca Pugnenta, et enfin, complètement masqué par les nuages, le Monte Colmet.


Le glacier du Ruitor réapparaît:


Le col du Petit Saint Bernard, le lac Verney, et on devine le lac Verney Supérieur à droite:


Pour varier un peu, nous revenons par la route après Plan Veyle, bien que le trajet soit plus long. Mais cela se fait de nouveau sous un beau soleil (les nuages sont de nouveau bloqués en France): une dernière vue, avec Lancebranlette et le Sommet des Rousses sur la droite, submergés par une vague nuageuse qui ne nous atteindra jamais.


Nous remontons alors en direction du lac Verney, puis retour en France... dans la grisaille.

N. Bouchaud oct 2014

Sources: carte IGN française 3531 ET Top 25 Saint Gervais (1/25000), carte italienne 01 "La Thuile" L'ESCURSIONISTA editore (1/25000), Carte géologique "Sainte Foy Tarentaise (BRGM), http://www.udeuschle.de (panoramas).

Merci de nous avoir découvrir ce paysage haute tarentaise nico

De rien, même si c'est plutôt le Val d'Aoste.

Le topo vient enfin d'être achevé.