Tour de 6 jours entre Haute Maurienne et Haute Tarentaise

Bonjour à tous !

Comme vous l’avez certainement vu ces derniers temps (bon ça date un peu…) j’avais demandé de l’aide à des membres du forum afin de trouver une boucle de 7 jours en Haute Tarentaise. Après une longue phase de recherche et d’élaboration (avec l’appui de Marmotta et Obscédéduski), j’ai trouvé l’itinéraire suivant : il comporte 6 étapes (et non 7 comme prévu en raison d’une météo pourrie au col des Fours), 5 nuits en refuge, 116 km et plus de 6000 m de dénivelé positif ! Dans ce petit sujet, je vais donc vous faire un récit de voyage avec les données de l’application Strava, dans lequel je donnerai également mon avis sur les lieux visités . Bonne lecture !

Premier jour : Tignes -> Refuge de la Leisse

Après une première nuit (horrible il faut le dire) au camping de Tignes, c’était enfin le grand jour ! Le premier trek de notre vie ! Après avoir déposé la voiture au parking du Lavachet, nous avons pris le bus pour le Val Claret (et là nous n’en menions pas large). Une fois arrivé au départ du funiculaire, c’est le début du périple… On a commencé par monter sur le GR5 (que nous avons suivi tout le long de la journée) au niveau du TSD du Bollin. Il s’en est suivi une longue montée le long du télésiège où le poids des sacs faisaient souffrir nos petits corps tout mous de citadins . Ensuite, nous nous sommes engagés dans le vallon qui conduit au col de la Leisse : changement de décor radical ; on passe du vert aux amas rocheux. Après 2H15 de marche, arrivé au col de la Leisse ! Youpi le premier point culminant ! Cependant, le temps a rapidement viré à l’orage et à la pluie 30 minutes après le passage du col.
Après les lacs de la Leisse et celui des Nettes, on s’est rendus sur le plan des Nettes où le chemin n’était pas tracé au milieu des névés. Du coup nous avons eu le réflexe de suivre une groupe de 2 personnes (fausse bonne idée puisqu’ils étaient aussi paumés que nous) qui passaient en plein milieu du vallon ; sauf que dans le vallon, le sol s’était transformé en boue puis en sables mouvants… Bilan de tout ça : trempé de la tête au pied (bon c’était drôle quand même). Après avoir repris le chemin (sous la pluie toujours) nous avons enfin trouvé le refuge au détour d’un versant : libération !

Quand nous sommes arrivés au refuge, les gardiens nous ont accueillis avec chaleur et on s’est installé dans le réfectoire pour y faire sécher les affaires.  Je ne cache pas qu’après toutes ces péripéties, je suis allé faire une sieste . Le soir, au menu du bœuf en sauce et de la polenta (accompagné de sa soupe, sa tarte et le petit digestif…) : délicieux !

En revanche, je garde en tête une petite particularité dans ce refuge : les toilettes… Je vous laisse voire par vous-même.






Dernier regard sur Tignes...


On se retourne pour voir la suite de la montée.


Une belle vue sur le glacier de la Grande Motte, quelques kilomètres avant le col.


Arrivée au Col de la Leisse !


Je m'essaie aussi à la photographie de montagne, les cairn c'est déjà un bon début .


Le refuge !!!


Vue prise le lendemain matin avec un beau soleil.


Au moins, on voit si il y a quelqu'un


Quelques brumes matinales avant d'attaquer la deuxième étape.

Second jour : Refuge de la Leisse -> Refuge Entre-Deux-Eaux

Sur le papier ce n’est pas très long comme étape, mais on a poussé le défi, et on s’est rendus au col de la Vanoise avant de redescendre sur le refuge. C’était une étape absolument magnifique entre vallon sauvage et col très alpin ! En plus la météo était de notre côté pour notre plus grand bonheur. Mais finalement cette journée parait bien anecdotique par rapport à la soirée passée au refuge ! Tout débute par un accueil des plus hospitaliers et la découverte des lieux : un refuge authentique (qui fut bâti au 19e) au milieu d’un écrin de verdure ; un dortoir 5 étoiles avec une déco de ouf et des sanitaires où l’on peut se doucher en regardant les montagnes. Quoi demander de mieux ??? Et bien on a eu encore MIEUX ! Deux énormes plats de tartiflette (et sa petite salade, faut bien garder la ligne) pour seulement 6 personnes !! Bref un explosage de ventre . Honnêtement, c’est la meilleure étape de notre tour, et nous y reviendrons avec plaisir ! Toute bonne chose a une fin, et c’est l’estomac lourd et le cœur léger, que nous sommes repartis en direction du Vallonbrun.






C'est du "light" aujourd'hui.


Quelques névés dans le vallon de la Leisse.


On s'est arrêté ici pour manger et faire demi-tour, à environ 1H du Col de la Vanoise.


Quel cadre idyllique !


La pointe Mathews (3783m).


L'arrivée au refuge.


Le fameux dortoir de luxe.


La vue absolument sublime en terrasse.


Lever de soleil le lendemain matin.

Troisième jour : Refuge Entre-Deux-Eaux -> Refuge du Vallonbrun

L’Étape la plus longue du tour avec près de 22 km et 1300 m de D+. Le chemin jusqu’au plan du lac et le parking de Bellecombe était juste magnifique, sauf qu’il est saturé par les nombreux touristes qui font les derniers mètres en tongs et glacières à la main… Et en plus ils ne disent même pas bonjour quand on les croise ! Bref, après le parking, direction le Cuchet et Vallonbrun (5H depuis le parking). Comme par hasard, nous n’avons plus croisé un seul randonneur (rire sarcastique). Puis nous avons marché plusieurs heures avant de rencontrer le Cuchet et voir la distance se raccourcir. Cependant, sur le chemin (en balcon), les crêtes s’enchaînaient, si bien que nous perdions peu à peu espoir de voir apparaître le refuge au détour d’une crête… Finalement, nous sommes arrivés au refuge après 7H30 de marche et 21,7 km.
Bien que le cadre et le bâtiment soient d’une beauté sans pareil, la chaleur humaine n’était clairement pas au rendez-vous ! En effet, dès notre arrivée, on était catalogué par le proprio qui nous demandaient si les renseignements que nous avions mis étaient exacts. Ensuite, après avoir pris une consommation, nous nous sommes mis sur une table. Or, on s’est fait gentiment déloger par les gardiens car ils voulaient prendre leur apéro sur cette table… Au dîner, les quantités de nourriture n’étaient pas suffisantes et on hésitait à se servir, du coup on avait encore faim à la fin du repas. Pour couronner le tout, le gardien a fait payer tout le monde à la chaîne après le repas. Honnêtement, c’est vraiment un manque de politesse !
Bref, évitez ce refuge, car c’est l’argent avant le client !






Photo prise depuis le refuge de plan du Lac avec je crois La Roche Ferrand mais sans grande certitude.


Le Lac.


On y croit !




Mon côté artiste ressurgit de nouveau.


Le versant de Val Cenis sur les hauteurs de Termignon.


Le refuge.


Et l'artiste toujours...

Quatrième jour : Refuge du Vallonbrun -> Bonneval

Après un petit déjeuner à l’image du repas de la veille, (c'est-à-dire avec peu de nourriture), direction la vallée et Bonneval. Il n’y a pas grand-chose à ajouter sur cette journée mis à part la chaleur pesante qui régnait sur les sentiers…
Une fois arrivé au village, nous avons pris contact avec la gardienne du refuge CAF pour louer une chambre dans un de ses appartements (privé) : le logement était confortable et très reposant après plusieurs jours très intenses !





Note : à cause d'un problème de téléphone, le tracé n'est pas totalement terminé...

Cinquième jour : Bonneval -> Refuge du Prariond

Une météo exécrable (12°C à Bonneval, LPN à 3300m, et pluies soutenues) a eu raison de nous pour l’étape du Fond des Fours ! Après avoir réussi à avancer d’une journée la réservation au Prariond, nous sommes allés (avec une navette pour raccourcir un peu le parcours) au col de l’Iseran, où curieusement il ne pleuvait plus… Ensuite, nous avons amorcé la descente vers le Fornet par le GR5 et les pistes de ski en passant par la route du col pour pouvoir aller au pont de St Charles. Après une pause déjeuner plutôt humide au pont, direction les gorges du Malpasset ! Cet endroit est juste magnifique ;  une fois les gorges passées on se retrouve au bout du monde dans une plaine verdoyante avec un tout petit refuge placé sur le côté gauche. C’est aussi le paradis de marmottes, qui se comptent par dizaines (photos à l’appui et pour le plus grand plaisir de certains et certaines ). Après 5H de marche, arrivé au dernier refuge de notre périple, le Prariond.
Ce petit coin de paradis gagne aussi à être connu car l’endroit est magnifique et les gardiens sont en Or ! En effet, quand nous sommes arrivés, les fenêtres de la cuisine se sont ouvertes et toute la famille nous a accueilli avec des grands signes ! La soirée était juste superbe avec seulement deux groupes (dont nous ) et le gardien qui nous racontait ses histoires toujours drôles et amusantes ! Au moment de partir après une nuit royale (on était seuls dans une chambre), on a presque versé une petite larme (snif).






Souvenir du Col de l'Iseran  


Arrivée au pont de St Charles.


Le refuge en vue après les Gorges du Malpasset.


Des belles Edelweiss.


Une marmotte.


La vue depuis la chambre.


La salle à manger très rustique avec des touches de déco tibétaines.

Cinquième jour : Refuge du Prariond -> Tignes

Mon dieu que ce fut dur : 18,5 km et 6H30 de marche. La fatigue était clairement présente ! Après une descente sans encombre du Malpasset, commençait un passage long et chiant à travers les différents hameaux de Val d’Isère. Nous avons pu retrouver un peu de verdure après la Daille, au moment de monter sur le pas de la Tovière. Mais, c’était très folklorique ! La montée était très très très raide et n’en finissait pas (450m D+ en une montée) : bref la mort au bout du sentier . Quand nous somme enfin arrivé sur les hauteurs de la Tovière (après l’altiport), nous avons vu Tignes et ce fut un déclic : on avait vraiment pris conscience d’avoir effectué un tour. 30 minutes plus tard, arrivée au Lavachet et premiers regrets sur les bons moments passés durant ces quelques jours… Finalement, on a retrouvé la voiture et sommes descendus au camping des Brévières pour y finir les deux jours de vacances qui nous restait.






Passage de l'altiport au niveau des pas de la Toivère.


On y est presque !!

Merci à ceux qui nous ont aidé à élaborer ce tour, qui fut une vrai découverte et une expérience inoubliable. Vivement le prochain !

Une telle traversée réserve toujours des surprises, bonnes ou mauvaises, mais le principal est d'en garder de bons souvenirs.

Merci pour ton reportage sur ce circuit dont je connais bien tous les endroits par lesquels vous êtes passés.

A noter une fois de plus pour ceux qui seraient tentés que le Refuge du Prariond est en travaux et n'ouvrira pas durant l'été 2019.

Merci pour ce récit détaillé et documenté ! Comme Obsédédeski je connais toutes les étapes et j'ai bien reconnu les lieux sur les photos.
En refuge, la personnalité du gardien ou de la gardienne font beaucoup pour l'accueil et l'ambiance. Par contre ne pas manger assez n'est pas normal... d'une façon générale la nourriture est abondante en refuge.
Vous avez aussi su vous adapter à la météo (essentiel en montagne) et modifier votre parcours. Prêts à repartir..... cela veut dire que cette première expérience a été très positive !

Pour être prêt à repartir, on est plus que prêt ! Ont penseraient cet été faire de l'itinérant : 2 jours à un endroit au camping, puis X jours dans un autre coin... Ça nous permettrait de faire des marches avec l'esprit trek mais sans les coûts, qui sont élevés il faut le dire... Mais je pense tout de même qu'ils sont entièrement justifiés ! De plus, je compte postuler l'année prochaine pour faire une saison au centre de secours de Tignes-Val d'Isère, de quoi faire de belles excursions les jours de repos !